Perspectives entourant l’énoncé fiscal et économique du gouvernement

La vice-première ministre et ministre des Finances, Chrystia Freeland, présentera l’énoncé fiscal et économique du gouvernement libéral le mardi 21 novembre. Cette mise à jour sera la dernière chance pour le gouvernement de reprendre le contrôle du programme politique, alors qu’il est aux prises avec une baisse d’appui dans les sondages et avec des divisions au sein du parti. Ce ne sera pas chose facile, compte tenu des perspectives économiques à la baisse et d’une inflation persistante. Mme Freeland a indiqué que le gouvernement mettrait l’accent sur l’accessibilité et l’augmentation de l’offre de logements, deux sujets bien connus en 2023.

Les libéraux entament les dernières semaines de l’année 2023 en étant confrontés au contexte politique le plus fragile de leurs huit années au pouvoir. Selon les sondages les plus récents, le parti au pouvoir accuse un retard à deux chiffres sur les conservateurs. La diminution de l’appui envers le gouvernement semble être due à une lassitude générale à l’égard du premier ministre Justin Trudeau. Le gouvernement libéral semblait divisé et désorienté au cours des dernières semaines, alors que certains députés libéraux affichaient ouvertement leurs divergences sur le conflit à Gaza. La décision de M. Trudeau de retarder la taxe carbone sur le mazout domestique a également suscité la controverse, aliénant les supporters de son système de tarification du carbone tout en provoquant des demandes pour un nouveau report.

Pendant ce temps, le programme législatif du gouvernement avance à pas de tortue. Actuellement, 32 projets de loi gouvernementaux sont inscrits au feuilleton au moment de la publication de cet article, y compris des textes législatifs importants tels que les projets de loi C-26 (cybersécurité), C-27 (protection de la vie privée) et C-34 (investissements étrangers). Depuis le début de la session parlementaire d’automne, le gouvernement n’a réussi à obtenir la sanction royale que pour deux projets de loi.

Malgré les pressions auxquelles il est confronté, le premier ministre Trudeau a exprimé son intention de rester en fonction et de mener la prochaine campagne électorale. Lors de l’assemblée générale annuelle du Parti libéral du Canada (Québec) qui s’est tenue à Trois-Rivières en novembre, il a insisté sur les différences entre lui et Pierre Poilievre. M. Trudeau a souligné l’importance de réduire les « turbulences » et de se concentrer sur l’obtention de résultats concrets pour les Canadiens avant les prochaines élections. Il a déclaré que « le choix que nous devrons faire lors des prochaines élections est très clair. Dans un contexte où nous nous remettons toujours d’une pandémie, où il y a des défis majeurs ici et dans le monde entier, voulons-nous la vision optimiste des libéraux ? Ou la vision pessimiste des conservateurs? » Ce parallèle a été accueilli de façon positive par les délégués libéraux présents au congrès, qui cherchaient un signe rassembleur dans un contexte politique délicat.

Le Parlement siègera jusqu’au 15 décembre, laissant encore quatre semaines éprouvantes avant les vacances. Bien que l’accord de soutien sans participation entre les libéraux et les néo-démocrates vise à empêcher la tenue d’élections avant 2025, les spéculations électorales persistent alors que la législation à venir sur l’assurance-médicaments constitue un défi important pour l’accord. Alors que l’attention se tourne davantage vers une potentielle campagne électorale, le Parlement est au ralenti. Les conservateurs utilisent des tactiques procédurales pour ralentir l’agenda du gouvernement à la Chambre et dans les commissions. Le répit offert par les vacances pourrait être de courte durée, car ce gouvernement dépasse la durée de vie habituelle d’un parlement minoritaire, et 2024 commence à ressembler à une année électorale potentielle.