Le Manitoba se rend aux urnes

Le 3 octobre, le Manitoba tiendra des élections provinciales, avec 57 sièges à l’Assemblée législative à pourvoir. La province est gouvernée par les progressistes-conservateurs depuis 2016, et le parti cherche à obtenir un troisième mandat avec un nouveau chef. Ils devront faire face à une opposition néo-démocrate avec un nouvel élan dans un environnement politique polarisé.  

Heather Stefanson, chef du parti conservateur-progressiste, a succédé à Brian Pallister au poste de premier ministre après avoir remporté de justesse la direction du parti conservateur-progressiste en 2021. Mme Stefanson est une vétéran de la politique, puisqu’elle a été députée provinciale sans interruption depuis 2000 et qu’elle a occupé des postes de premier plan au sein du gouvernement de M. Pallister. Elle a remporté la direction du parti en promettant un style de gouvernement moins rude et changeant que celui de son prédécesseur, mais elle a souffert d’une faible cote de popularité depuis qu’elle est entrée en fonction. Mme Stefanson et les conservateurs progressistes font une campagne acharnée pour un troisième mandat, en mettant l’accent sur les contrastes marqués avec le NPD en ce qui concerne la taxe carbone, les droits parentaux et les questions relatives au travail. Le parti et ses alliés tiers mettent également l’accent sur la vie agitée du chef du NPD, Wab Kinew, qui a été condamné pour conduite en état d’ébriété et pour agression.

M. Kinew entame sa deuxième élection en tant que chef du NPD du Manitoba.  Il est entré en politique après une carrière dans la radiodiffusion et a remporté une élection partielle en 2016. Il a été élu chef du NPD en 2017 et a conduit le parti à des gains de sièges mineurs lors de l’élection de 2019. La campagne de M. Kinew semble conçue pour détourner les attaques anticipées des conservateurs progressistes. Il a parlé ouvertement de son passé et fait campagne sur l’équilibre budgétaire et la réduction des taxes sur l’essence. Le positionnement modéré de la campagne de Kinew est censé évoquer les succès électoraux passés du NPD manitobain sous Gary Doer, mais la question reste ouverte de savoir s’ils seront aussi convaincants à une époque de polarisation politique plus marquée.

Les libéraux du Manitoba, dirigés par Dougald Lamont, semblent vouloir rester dans le désert politique. Les libéraux ont trois députés, dont M. Lamont, mais il est peu probable que le parti soit en mesure de trouver des candidats pour chaque siège. Les libéraux ont été relégués à la troisième place au Manitoba au cours des 30 dernières années et risquent continuellement d’être évincés dans une course polarisée avec des rivaux à gauche et à droite.

Le Manitoba dispose de peu de sondages publics sur ces courses électorales, mais ceux réalisés au cours des derniers mois ont montré que l’avance du NPD cédait la place à une course plus serrée. Une course serrée dans l’ensemble pourrait encore favoriser le NPD : 32 des 57 sièges de la législature se trouvent à Winnipeg, où le NPD est en tête et a traditionnellement été fort. Les sièges les plus disputés seront ceux actuellement détenus par les conservateurs progressistes dans les banlieues de Winnipeg. Le NPD a remporté trois de ces sièges de banlieue en 2019 (Transcona, St. James et St. Vital), mais devra balayer les autres pour avoir une chance de former le gouvernement. La campagne du parti conservateur progressiste vise à convaincre ces électeurs que Wab Kinew représente un trop grand risque, tandis que le NPD cherche à les rassurer sur le fait qu’un changement de gouvernement ne sera pas radical.

La campagne officielle étant lancée aujourd’hui, PAA la suivra de près.